Publié le : 24 août 20204 mins de lecture
De nombreuses études ont démontré que les équipes mixtes composées de femmes et d’hommes sont plus productives et efficaces que les équipes composées de personnes du même sexe. Cependant, les recherches qui ont permis d’identifier cet effet positif de la diversité des sexes (masculin/féminin) se sont concentrées sur les équipes travaillant en face à face, notamment au sein des entreprises. Mais que se passe-t-il lorsqu’une équipe travaille sur une plateforme en ligne où l’identité (et donc aussi le genre) des autres membres est cachée ? Jusqu’à présent, cette question est restée ouverte.
Les femmes : un bonus de productivité
Dans le domaine du management, l’hypothèse dominante était que l’effet de la diversité des sexes s’estomperait dans ce contexte d’anonymat. Ce qui conduirait à des équipes composées à la fois de femmes et d’hommes à un taux de productivité égal. Selon une étude axée sur le comportement humain, cette hypothèse est toutefois fausse. Grâce aux résultats de nombreuses années de recherche, on peut affirmer que les femmes augmentent la productivité de l’équipe même lorsque leur sexe est caché aux autres membres. Un groupe de travail composé d’hommes et de femmes est donc en mesure de réaliser les tâches plus rapidement et plus efficacement.
Les chercheurs ont étudié 37 équipes (issues du monde entier dont la France), composées de trois étudiants chacune. Dans chaque équipe, le nombre de femmes varie entre 0, 1, 2 et 3. Les équipes ont travaillé en ligne par le biais de la plateforme wiki et chaque semaine, elles se sont vu attribuer une tâche à accomplir en collaborant en ligne. La plateforme était structurée de manière à ce que les membres puissent communiquer entre eux par le biais de commentaires, mais sans connaître le sexe des autres participants du groupe. Il s’agissait donc d’une collaboration purement anonyme.
Les résultats ont indiqué que la productivité et l’efficacité des différentes équipes augmentaient proportionnellement en fonction du nombre de femmes dans le groupe. En d’autres termes, les équipes composées uniquement d’hommes produisent moins, et la productivité augmente dans les équipes composées de 1 ou 2 femmes, jusqu’à un maximum dans les groupes composés exclusivement de femmes.
Les causes théoriques de l’augmentation de la productivité
Il est intéressant de noter que, si l’on considère la performance individuelle des femmes, elle n’est pas supérieure à celle de leurs collègues masculins. Cependant, leur effet global sur l’ensemble de l’équipe réside dans l’augmentation de la productivité. Ces données sont rassurantes dans le cadre de la lutte en faveur de la parité homme/femme dans la vie professionnelle.
Les chercheurs émettent d’ailleurs l’hypothèse que la clé de cette belle performance en termes de productivité est le style différent de participation des femmes au groupe. En analysant les commentaires et les échanges entre les membres, il s’est avéré que les femmes agissaient de manière plus coopérative. En particulier, les commentaires des femmes étaient plus constructifs et ont stimulé davantage de discussions de groupe, ce qui a permis d’accroître la collaboration et d’améliorer les compétences de résolution de problèmes en équipe.
L’utilisation de plateformes en ligne pour travailler ou étudier en groupe est de plus en plus répandue aujourd’hui. Des résultats comme celui-ci pourraient par exemple être pris en considération par les coordinateurs et les responsables d’entreprise afin de structurer des équipes plus productives.
